lun.
18
juin
2012
40 ans après la tenue de la Conférence de Stockholm qui avait institué le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), 20 ans après le Sommet de la Terre de Rio, 10 ans après la dernière rencontre de ce type à Johannesburg en 2002, l’Assemblée générale des Nations unies a convoqué une nouvelle conférence internationale dite «Rio+20», qui se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, du 20 au 22 juin 2012. Les objectifs de cette conférence sont de constituer une nouvelle feuille de route pour l’ensemble des pays de la planète à horizon 2030.
En 1992, la Conférence de Rio avait donné naissance aux trois «conventions de Rio» : la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Convention cadre des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. C’est également à Rio qu’avaient été adoptés l’Agenda 21 et la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, qui comprend 27 principes précisant le contenu du développement durable.
Rio+20 regroupera une centaine de chefs d’Etat ou de gouvernement. Viennent notamment de confirmer leur venue François Hollande et Vladimir Poutine. La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron ont quant à eux confirmé leur absence à Rio+20, alors qu’ils sont pourtant à la tête de pays clés pour cette conférence. Barack Obama n’a pas encore confirmé sa présence. Le Parlement européen vient d’annoncer avoir annulé le déplacement d’une délégation de 11 eurodéputés à Rio pour dénoncer les tarifs exorbitants des hôtels durant le sommet.
A ce jour, les réunions préparatoires de Rio+20 sont décevantes : elles négligent pour une part la dimension sociale qui figure pourtant parmi les trois piliers du développement durable (environnement, économie, social) et privilégient une vision purement économique de l’environnement. D’ailleurs les négociateurs qui préparent le Sommet viennent de se donner davantage de temps pour boucler leurs discussions en raison de divergences persistantes sur le projet de déclaration finale du sommet (une nouvelle séance de négociation de cinq jours a été ajoutée, du 29 mai au 2 juin à New York).
Les principaux points d’achoppement entre négociateurs restent « l’économie verte », qui associerait développement économique, lutte contre la pauvreté et respect de l’environnement, et les nouveaux « objectifs du développement durable », complémentaires des objectifs du Millénaire de 2000.
Les pays continuent de s’opposer sur ce qui devrait être inclus dans ces objectifs et même sur la manière dont ces objectifs devraient être définis, certains voulant qu’ils soient adoptés lors du sommet alors que d’autres envisagent Rio+20 comme un simple point de départ. Le niveau de contrainte des objectifs est aussi un point de désaccord.
Le draft « zéro » préparé par l’ONU ne porte aucune mesure structurante qui viendrait s’imposer aux Etats. Pourtant, les politiques et règles économiques et commerciales qui seront adoptées dans les années à venir dépendront fortement de la définition qui sera donnée à l’économie verte au Sommet Rio +20.
Notre position, telle qu’adoptée dans une motion intitulée « Réussir Rio +20 » au Conseil fédéral des 28 et 29 janvier 2012, avec nos principales demandes :
EELV a affirmé également sa volonté de revoir le rôle et la composition du Conseil économique et social de l’ONU afin de mieux y intégrer la société civile et de renforcer ses pouvoirs sur les prises de position des Etats.
En France, nous avons la responsabilité historique de porter une voix forte sur Rio +20 aux cotés de nos partenaires européens en lien permanent et étroit avec la société civile et notamment les Associations et ONG environnementales. Les élections législatives sont ainsi l’occasion de faire de ce sommet un des principaux axes de la campagne pour montrer à quoi peuvent notamment servir des députés écologistes, à porter au Parlement des sujets fondamentaux pour l’avenir de l’humanité et de la planète dans son ensemble et qui ont tendance à sortir des radars avec la focalisation actuelle sur la crise économique et financière.